Maintenant, la porte s'est fermée,
Une dernière page de manuscrit,
Une assiette sale qu'on abandonne,
Dans le buffet de la gare,
Plus rien qu'une tension qui court,
Au rythme d'un volet qui bat,
Et qui veut s'envoler, vers les étoiles.
Rappelles-toi, rappelle-toi, je suis le violon
tu sais, le violon roux qui fait danser
les feuilles de septembre, qui fait danser les feuilles de septembre.
Ses mains qui cherchent, il n'a plus rien,
Il n'a plus rien où s'accrocher,
Même le silence, fugitif,
Comme un visage,
Un visage de femme qui va partir,
Ses valises attendent sur le quai,
Une main efface la buée, sur la vitre.
Rappelles-toi, rappelle-toi...
Et ce problème d'identité,
Une équation, deux inconnues,
Et leur facteur commun,
Qui erre entre les tombes.
Dans le cimetière, des croix dressées,
Comme des épouvantails qui attendent Dieu
Le marchand de sable va passer, et les enterre...
Rappelles-toi, rappelle-toi...
Et cette maison où vont et viennent,
Les courants d'air, le mauvais temps,
La pluie, la grêle et le hasard,
Où tu n'as pas de prise.
Et ces fenêtres ouvertes au vent,
Les rideaux claquent sur la croisée,
Ce vent que tu cherches à conjurer, à conjurer...
1978